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Femme en transition

10 mars 2009

Projet d'enfant, projet de couple ?

spermogrCombattre la stérilité à 2, c'est l'idéal, mais y arrive-t-on toujours ?

J'ai lu que dans 25% des cas, la femme est à l'origine de la stérilité, dans 25% des cas, c'est l'homme et dans 50% des cas, les 2.

Un parcours PMA est une tempête dans laquelle vous essayez de faire naviguer votre bateau, alias votre couple. Parfois l'épreuve vous rapproche et vous soude, parfois elle révèle chez vous, chez l'autre des traits de caractère, des positions qui n'étaient pas visibles et cela peut questionner, diviser.

Lorsque le 1er examen de mon compagnon est revenu, le fameux spermogramme, on a vu une liasse de plusieurs feuilles, remplies de chiffres et de mots comme "mobilité fléchante", "mobilité diminuée", "qualité de progression", "anomalie du flagelle" et beaucoup de pourcentages pas très bons. Le résultat était médiocre et les conclusions d'une "oligoasthernospermie" m'ont paru terrifiantes.

J'ai détesté mon homme. J'étais effondrée. Je me disais que tout ça était sa faute, qu'il avait fallu que je tombe sur un mec avec un mauvais sperme. Je ne suis pas fière de ce moment d'égoïsme mais c'est la vérité. Je n'ai rien dit car il était déjà si désemparé, mais au fond de moi, beaucoup de questions : "Si c'était lui le responsable, allais-je rester avec lui  ? Allais-je me priver d'avoir des enfants pour cet homme ? L'aimais-je à ce point ?".

Et puis, mes résultats sont arrivés et ils étaient médiocres aussi : insuffisance ovarienne. Mes ovaires ne fabriquaient pas d'ovocytes de bonne qualité. Je pleurais toutes les larmes de mon corps et mon homme m'a réconfortée et m'a dit qu'il ne me laisserait pas et qu'on y arriverait ensemble.

Oui j'étais soulagée d'être aussi responsable de nos difficultés et de ne pas avoir à faire de choix. L'aurais-je vraiment quitté s'il était stérile. Je ne sais pas.

Toujours est-il que nous sommes restés ensemble et que malgré les moments de désespoir, nous avons réussi à rester un couple.

Pour la petite histoire, il s'est avéré que ses résultats nous permettaient largement d'avoir un bébé par la PMA et au fil des mois, ses résultats spermatiques se sont améliorés jusqu'à devenir quasi normaux. 

Le père d'une amie, gynécologue de ville, nous a dit lors d'un déjeuner, qu'une de ses patientes avait quitté son mari lorsque les examens avaient montré qu'il était totalement stérile. Elle s'était remariée et avait eu des enfants. Il a conclu en disant sans aucun jugement "Cette femme n'avait pas un projet de couple, elle avait un projet d'enfants".

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6 mars 2009

Premiers pas en PMA

agendaComme la plupart des femmes, j'avais dans un coin de ma tête l'idée un jour d'avoir un bébé et comme ça se passait souvent dans les films, je m'imaginais m'en aperçevoir un jour, presque par hasard, que le médecin me dirait "Vous êtes enceinte de 4 mois" et j'ouvrirais des yeux ronds parce que je ne m'en étais même pas rendue compte dis donc !

Sauf que ça ne s'est pas du tout passé comme ça !

En fait, les mois ont passé et je me suis très vite inquiètée, même si je n'étais qu'une trentenaire, mais bon une trentenaire justement. Si bien qu'au bout de 6 mois, j'étais déjà chez ma gynéco pour répondre aux premières questions style "combien de rapports sexuels par semaine ?". J'avais bredouillé n'importe quoi, parce que mince, vous les comptez vous ? Maintenant je sais que ce n'est pas tant la quantité qui importe que le sexe au bon moment et ça c'est parfois pas évident d'être sûre du bon moment ! Et les premiers examens ont commencé.

Quand vous entrez dans le monde merveilleux de la PMA, vous allez y laisser :

- votre pudeur, parce que le nombre de fois où j'ai dû me faire osculter, m'a fait oublier que c'est un endroit intime de mon corps qu'on regardait

- l'intimité de votre couple, parce qu'en plus des questions sur votre sexualité, vous allez apprendre à programmer vos rapports et à communiquer ce planning à votre médecin. Sans compter que vous allez même découvrir à quoi ressemblent au microscope les spermatozoïdes de votre homme, mais ça c'est plutôt un bon moment. Enfin ça dépend s'ils sont en forme ou pas, sinon, ça peut être un moment très triste.

- l'illusion que pour vous ça se passera comme pour vos copines et vos cousines : on bascule petit à petit dans un univers parallèle, celui des gens qui n'arrivent pas à faire un bébé. J'ai compris, que ce bébé là ne viendrait pas tout seul, qu'il faudrait l'appâter plus qu'un loup blanc avec un gigot d'agneau, pour qu'il daigne montrer son museau et que sans doute on ne le ferait pas seulement à 2 sous une couette un jour d'hiver, mais que tout une armada de personnes allaient devoir nous y aider, médecins, biologistes... C'est pas le plus grave, mais c'est un petit renoncement. 

5 mars 2009

l'attente

a_roportAujourd’hui, je suis une femme en transition, une femme en attente de devenir maman et coincée dans cette période tellement particulière et douloureuse où la vie se suspend aux traitements, aux prises de sang, aux échographies, aux coups de fil avec le médecin, aux tests de grossesse.

C’est comme être dans un aéroport et ne jamais voir son avion sur le panneau d’affichage. Il n’y a jamais l’embarquement vers l’aventure de la grossesse. Je scrute mes tests de grossesse comme le voyageur le panneau un jour de grève, dans l’espoir renouvelé de voir s’afficher quelque chose. Mais rien ne se passe, c’est pire qu’un jour de grève, c’est le corps qui fait grève depuis des mois, parfois des années.

C'est long. Espérer une grossesse quand la nature n'y met pas du sien, c'est une affaire de patience. Les femmes n'ovulant, dans le meilleur des cas, qu'une fois par mois, imaginez tous ces jours à attendre le bon moment.

Je suis la première à dire qu'il est nécessaire de continuer à vivre à côté de cette attente, mais la première aussi à ne pas toujours y arriver. Ma vie peut basculer demain sur un test positif ou bien dans un mois, deux, six, douze... ou jamais.

Je ne suis pas seule dans ce parcours, puiqu'on est bien 2 à vouloir ce bébé, mais le combat contre la stérilité, s'il est bien sûr une histoire de couple, est aussi à mon sens un combat personnel, car il est rare d'être toujours en phase avec l'homme qui vous accompagne. Et puis ce combat s'imprègne davantage dans mon corps que dans le sien.

Une transition, j'espère, seulement une transition.

crédit photo : flickr.com (Stefan)

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